La marque Raketa fut fondée en 1961, à l’usine de Petrodvorets à Saint-Pétersbourg. Usine créee en 1721 par le tsar Pierre le Grand, initialemment spécialisée dans la taille de pierres semi précieuses. En 1946 l’usine commence à assembler des montres sous d’autres marques (Podeba, Zvezda…) avant de se spécialiser réellement dans la fabrication horlogère en 1949.
Raketa, qui signifie « fusée » en russe, est lancée en hommage du premier vol habité dans l’espace par Youri Gagarine.
Le mouvement Raketa 2609 a été la base d’une vingtaine de mécanismes : des plus simples allant jusqu’aux quantièmes dédiés aux montres d’explorateurs polaires.
L’usine était l’une des cinq manufactures au monde à fabriquer intégralement ses montres. En effet, toutes les pièces composant leurs appareils étaient fabriquées sur place. Outre une parfaite maîtrise de la production, cela permettait de ne pas dépendre d’un organe étranger et ainsi de mieux sécuriser l’approvisionnement des équipements de l’Armée Rouge dont l’usine était le fournisseur.
Le modèle 2609 fut larement diffusé, tant au sein de l’URSS qu’auprès de tous les pays sous influence communiste. Ces montres, vitrines ambulantes de la fiablité des productions russes, étaient porté par des chefs d’Etat tels que M. Gorbatchev ou encore F. Castro.
Dans les années 1970, la firme produisait 5 millions de montres par an.
L’objet présenté ici, dans un boitier or, est assez original. Vendue 20 roubles lors de sa diffusion, cette montre de propagande très élégante en or était réservée aux plus aisés.
Ce modèle est équipé du calibre 2609 HA SU, produit par Raketa à partir de 1972. Le design du cadran et des aiguilles date bien de cette période, bien que largemment repris par la suite pour des modèles bas de gamme à destination des touristes à la chute du régime.
Il m’a été difficile de trouver des informations fiables concernant la production russe soviétique, elle fut très prolifique, et très contrefaite à partir des années 1990.
Les aiguilles, en forme de faucille, de marteau et d’épi de blé (aiguille des secondes), toutes en laiton doré, sont les symboles du communisme : le marteau (aiguille des heures) des ouvriers et la faucille (aiguille des minutes) des paysans, qui, joints, symbolisent l’union des travailleurs. Ceci sur un cadran en carton épuré au fond rouge, symbole des luttes socialistes et du sang des ouvriers, décoré uniquement d’une gerbe de blé et du logo de la marque. Les index horaires sont limités à de simples points : c’est un objet de propagande avant d’être un objet indicateur.



