Coffret Charles X marqueté

L’objet du jour est un petit meuble de rangement, de dimensions modestes (25 x 10 x 9 cm), orné d’une marqueterie d’ébène aux motifs simples. Sans doute destiné à des objets d’écriture au vu de sa finesse et de sa taille, il m’a été vendu il y a maintenant plusieurs années au sein d’un ensemble de matériel d’horlogerie, le considérant alors comme une layette, petit meuble de métier destiné au rangement de pièces et d’outils. Cette théorie me semble aujourd’hui erronée, tant les dimensions et le nombre de tiroirs ne semblent en rien pratiques pour cet usage.

Restauré il y a peu par l’Atelier Delage, il aura fallu combler les galeries provoquées par les vrillettes (insectes xylophages, se nourrissant du bois) avant de s’attaquer au problème majeur de l’objet : ses charnières manquantes et son bois particulièrement manquant à cet emplacement. La recherche a pris plusieurs semaines avant de trouver des charnières suffisamment fines pour pouvoir être montées sur le meuble. Un nettoyage en profondeur aura quant à lui permis de révéler entièrement la marqueterie alors masquée par des années de poussières et de cire. Les poignées et le fermoir ont été également désencrassés, révélant pour les deux originaux un bronze blanc étincelant ainsi qu’un motif floral des plus fins.

Il est certains travaux, surtout pour des objets de belle facture, qu’il est préférable de confier à des professionnels compétents pour s’assurer de leur longévité plutôt que de les traiter soi-même, au risque de les abîmer davantage. L’opération n’implique pas nécessaire un coût astronomique et on peut toujours se renseigner au préalable auprès de l’artisan pour ne pas avoir de mauvaise surprise.

Détail marqueterie.

On reconnaît le style Charles X à plusieurs éléments :

  • Les motifs de marqueterie que sont l’étoile et les formes géométriques simples
  • L’assemblage à queue d’aronde
  • La forme d’ensemble assez simple du coffret, avec une partie haute très distincte de la partie basse à tiroirs
  • L’usage de l’essence d’acajou pour la fabrication ainsi que de l’essence d’ébène pour la marqueterie

Cela permet de dater l’objet entre la fin du Style Restauration et le début du Style Louis-Philippe, soit la période 1820.

Coffret et tiroirs ouverts.

Le fermoir de bronze avec sa forme de faux est assez original. Seule la poignée centrale est d’origine, les deux autres étant des copies en laiton plus grossières et plus tardives. On peut noter que la visserie était faite main et que le travail de gravure de la fleur ainsi que de la bordure est assez finement réalisé sur cette petite pièce également en bronze.

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